Epidémiologie

Epidémiologie

Généralités.

DÉFINITION DE L’ÉPIDÉMIOLOGIE.

L'épidémiologie, définie par Mac Mahon & Pugh (1970) et l'OMS (1988), est l'étude de la distribution des problèmes de santé et de leurs déterminants au sein des populations humaines, dans le but de prévenir et de gérer ces problèmes. Cette discipline met l'accent sur l'analyse des facteurs étiologiques des maladies et sur l'application de ces connaissances à la promotion de la santé publique.

CINQ NOTIONS

Les cinq notions fondamentales de l'épidémiologie sont cruciales pour comprendre cette discipline de la santé publique :
Distribution : Elle concerne la répartition des problèmes de santé, tels que les maladies, dans les populations humaines, incluant leur fréquence et leur répartition géographique.
Evénement (problème) de santé : Il s'agit des conditions ou phénomènes qui affectent la santé d'une population, comme les maladies ou les blessures.
Déterminants (Facteurs de risques) : Ce sont les facteurs qui influent sur la survenue et la répartition des problèmes de santé, tels que les comportements, l'environnement ou les caractéristiques démographiques.
Populations humaines : L'épidémiologie étudie les populations humaines dans leur ensemble ou dans des groupes spécifiques pour comprendre les tendances de santé et identifier les disparités.
Prévention : Un objectif clé est de prévenir les problèmes de santé en utilisant les connaissances sur les déterminants de la santé pour mettre en place des interventions efficaces.

DISTRIBUTION

La distribution dans le contexte épidémiologique se réfère à la fréquence et à la répartition spatiale et temporelle des problèmes de santé au sein des populations. Cette analyse prend en compte différents paramètres tels que le temps, l'espace et les caractéristiques socio-démographiques. Comprendre la distribution des problèmes de santé permet d'identifier les tendances épidémiologiques, de détecter les disparités géographiques et socio-démographiques, et de concevoir des interventions efficaces et ciblées pour promouvoir la santé publique.

EVÉNEMENT DE SANTÉ

Les événements de santé, qu'il s'agisse de maladies ou de dysfonctionnements de l'organisme, peuvent être mesurés par leur fréquence. Trois mesures importantes incluent la prévalence, qui représente le nombre total de cas dans une population à un moment donné ; l'incidence, qui mesure le nombre de nouveaux cas survenant pendant une période donnée ; et la létalité, qui évalue le pourcentage de décès par rapport au nombre total de cas d'une maladie.

FACTEUR DE RISQUE

Un facteur de risque est une caractéristique liée à la personne, à son environnement, à sa culture ou à son mode de vie, qui accroît la probabilité pour cette personne de développer une maladie. Par exemple, une alimentation pauvre en fruits et légumes est un facteur de risque de cancer. Identifier ces facteurs est essentiel pour la prévention des maladies et la promotion de la santé.

DÉTERMINANTS DE LA SANTÉ

Les déterminants de la santé sont des facteurs multiples qui peuvent agir directement ou indirectement sur la santé. Ils comprennent des éléments tels que le revenu, l'éducation, l'accès aux soins de santé, le statut social et l'environnement. Leur répartition inégale à travers la société crée des disparités de santé, entraînant des inégalités dans l'accès aux soins et les résultats de santé.

POPULATION HUMAINE

L'épidémiologie se concentre sur l'étude des groupes plutôt que des individus au sein de la population humaine. Ces groupes, ou populations, sont définis selon des critères géographiques, temporels et socio-démographiques. En analysant les tendances de santé à l'échelle de la population, l'épidémiologie vise à identifier les facteurs de risque et à formuler des recommandations pour améliorer la santé publique.

PRÉVENTION

La prévention, selon l'OMS (1948), vise à réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps. La prévention primaire, une de ses composantes, consiste à diminuer l'incidence des maladies et à réduire l'apparition de nouveaux cas dans une population saine en agissant sur les causes et les facteurs de risque. Cette approche implique des actions de promotion de la santé pour prévenir l'apparition des maladies avant qu'elles ne surviennent.

PRÉVENTION
La prévention se décline en plusieurs niveaux :
- La prévention secondaire, qui vise à stopper ou retarder l'évolution d'une maladie par le dépistage précoce et un traitement approprié, réduisant ainsi sa prévalence et le risque de rechute ou de chronicité.
- La prévention tertiaire, qui intervient après la survenue de la maladie, cherchant à réduire les dégâts causés par celle-ci par le biais de la réhabilitation du patient.
- Enfin, la prévention quaternaire, qui identifie les patients ou les populations à risque de surmédicalisation, les protégeant ainsi contre des interventions médicales excessives et leur proposant des procédures de soins éthiquement et médicalement acceptables.

LES DIFFÉRENTS DOMAINES DE L’ÉPIDÉMIOLOGIE

Les différents domaines de l'épidémiologie comprennent la descriptive, la étiologique et l'évaluative.
- L'épidémiologie descriptive répond à la question "Quoi ?" en étudiant l'importance d'un problème de santé dans une population donnée, en décrivant sa répartition, sa fréquence et ses caractéristiques.
- L'épidémiologie étiologique ou analytique répond à la question "Pourquoi ?" en identifiant les causes d'une maladie ou les facteurs de risque qui y sont associés.
- L'épidémiologie évaluative répond à la question "Comment ?" en évaluant l'efficacité des interventions de santé pour traiter ou prévenir un problème de santé.

CYCLE DE L’ÉPIDÉMIOLOGIE

Le cycle de l'épidémiologie comprend quatre étapes clés :
Décrire l'état de santé d'une population : Cette étape consiste à recueillir des données sur la santé d'une population, en examinant la répartition des maladies et leur gravité.
Analyser les déterminants des problèmes de santé : Une fois l'état de santé décrit, l'épidémiologie analyse les facteurs qui influent sur la santé, qu'ils soient biologiques, comportementaux, environnementaux ou sociaux.
Proposer les interventions les plus efficaces : Sur la base de cette analyse, des interventions de santé publique sont proposées pour traiter ou prévenir les problèmes de santé identifiés.
Évaluer l'impact des interventions : Enfin, l'efficacité des interventions est évaluée afin d'ajuster les stratégies et d'améliorer continuellement les pratiques de santé publique.

LES CINQ FONCTIONS DE L’ÉPIDÉMIOLOGIE

Les cinq fonctions de l'épidémiologie sont essentielles pour comprendre, prévenir et gérer les problèmes de santé dans les populations :
Surveillance épidémiologique : Collecte, analyse et interprétation continues des données de santé pour surveiller l'état de santé d'une population et détecter les tendances ou les menaces pour la santé publique.
Mesure de l'importance des problèmes de santé : Détermination de la fréquence et de la gravité des problèmes de santé à l'aide d'indicateurs tels que la prévalence, l'incidence et la mortalité.
Recherche étiologique : Identification des causes des maladies en analysant les relations entre les expositions environnementales, les comportements individuels et les maladies.
Identification des groupes à risque élevé : Détection des populations ou des groupes vulnérables à certaines maladies en tenant compte de facteurs socio-économiques, démographiques ou comportementaux.
Évaluation de la santé : Évaluation de l'efficacité des interventions de santé publique pour traiter ou prévenir les problèmes de santé en évaluant leurs résultats et leur impact sur la santé de la population.

CLASSIFICATION DES PHÉNOMÈNES DE MASSE

EPIDÉMIE

Une épidémie se produit lorsqu'une maladie se propage de manière inhabituelle dans une communauté ou une région, avec une fréquence nettement plus élevée que la normale. Par exemple, une épidémie de méningite se caractérise par un nombre de cas beaucoup plus élevé que prévu dans une région donnée.

ENDÉMIE

Une endémie se réfère à la présence constante et importante d'une maladie dans une région ou une communauté spécifique. Par exemple, la tuberculose est endémique au Maroc et le paludisme en Afrique subsaharienne.

PANDÉMIE

Une pandémie est une épidémie qui se propage sur de vastes populations, pouvant affecter des régions continentales ou même le monde entier. Un exemple récent est la pandémie de COVID-19 qui a débuté en 2019 et qui a rapidement touché des pays du monde entier, entraînant une crise sanitaire mondiale.

CAS SPORADIQUE

Un cas sporadique se réfère à une maladie qui survient de manière isolée, souvent sans lien évident avec d'autres cas, contrairement aux cas endémiques ou épidémiques. Par exemple, un individu présentant une maladie génétique est considéré comme un cas sporadique lorsqu'il n'y a aucun parent affecté par la même maladie dans sa famille, même après une enquête génétique approfondie. Ces cas sont distincts des situations où une maladie est présente de manière régulière ou généralisée dans une population.
En résumé :
Une épidémie est généralement limitée dans le temps et dans l'espace, se produisant soudainement et touchant une région ou une communauté spécifique pendant une période définie.
Une endémie, en revanche, est limitée dans l'espace mais pas nécessairement dans le temps, persistant dans une région ou une communauté spécifique pendant une période prolongée.
Une pandémie est souvent illimitée dans l'espace, se propageant à travers de vastes régions ou à l'échelle mondiale, et peut également être de longue durée, affectant les populations pendant des périodes prolongées.

MESURES EN EPIDEMIOLOGIE

PROPORTION

La proportion est une mesure clé en épidémiologie, utilisée pour évaluer la fréquence d'un événement ou d'une caractéristique dans une population. Elle se calcule en divisant le nombre de cas par le nombre total d'individus dans la population. Cette mesure est exprimée en chiffres entre 0 et 1, ou en pourcentage si le résultat est multiplié par cent. Par exemple, si sur 7500 enfants de moins de 5 ans, seuls 5300 sont correctement vaccinés contre la rougeole, la couverture vaccinale serait de 70 %. La proportion est donc un outil essentiel pour évaluer l'efficacité des interventions de santé publique.

RATIO

Le ratio est une mesure en épidémiologie représentant le rapport des effectifs des deux modalités d'une même variable, comme le sexe (femme, homme). Contrairement à d'autres mesures, il s'exprime sous forme d'un nombre sans unité. Par exemple, si une population compte 100 femmes et 120 hommes, le ratio femmes/hommes serait d'environ 0,83. Le ratio est utilisé pour comparer les proportions entre différents groupes ou catégories dans une étude épidémiologique.

INDICE

Un indice en épidémiologie est un rapport entre deux quantités désignant des événements différents, ce qui équivaut à un rapport des effectifs de deux variables. Par exemple, l'Indice de Mortalité Maternelle est le nombre de décès maternels survenus au cours d'une année, divisé par le nombre de naissances vivantes déclarées au cours de la même année. Ces indices fournissent des mesures de santé publique en comparant différents événements ou variables dans une population donnée sur une période spécifique.

TAUX

Le taux en épidémiologie est un rapport prenant en compte la notion de temps, exprimant la vitesse de transfert d'un état à un autre ou la probabilité de survenue d'un événement sur une période définie. Le numérateur représente les individus ayant subi un événement spécifique pendant cette période, tandis que le dénominateur est l'ensemble des individus susceptibles de connaître cet événement pendant la même période. Par exemple, le taux d'incidence est le nombre de nouveaux cas d'une maladie survenus dans une population pendant une période spécifique, divisé par le nombre total de personnes exposées au risque de contracter cette maladie pendant la même période.

INCIDENCE

L'incidence, en épidémiologie, est une mesure de morbidité qui indique la dynamique d'apparition de nouveaux cas d'une maladie dans une population à risque pendant une période de temps définie. Cet indicateur exprime la vitesse de survenue du problème de santé et le risque de contracter la maladie durant cet intervalle temporel. Il est crucial pour évaluer la propagation des maladies, informer les stratégies de prévention et de gestion des problèmes de santé.

PRÉVALENCE

La prévalence est une mesure de morbidité en épidémiologie, souvent comparée à une photographie, car elle représente le nombre total de cas (nouveaux et anciens) d'une maladie présents à un moment donné dans une population spécifique. Elle est calculée en divisant le nombre de personnes atteintes de la maladie à ce moment par l'effectif total de la population étudiée à ce même moment. Contrairement à l'incidence, qui mesure la vitesse d'apparition de nouveaux cas, la prévalence donne une indication du fardeau global de la maladie dans une population à un instant précis.

TAUX DE MORTALITÉ

Le taux de mortalité est une mesure de mortalité en épidémiologie. Le taux brut de mortalité est le rapport des décès survenus au cours d'une année à la population moyenne de cette année. Il est calculé en divisant le nombre de décès pendant une période donnée par la population moyenne pendant cette période. Cette mesure permet d'évaluer le risque de décès au sein d'une population donnée sur une période de temps spécifique, fournissant ainsi des informations cruciales sur la santé et la survie de cette population.

LE TAUX DE LÉTALITÉ

Le taux de létalité est une mesure de mortalité en épidémiologie utilisée pour évaluer la gravité d'une maladie et l'efficacité des traitements. Il est exprimé en pourcentage et calculé en multipliant le nombre de décès attribués à une maladie par 100, puis en le divisant par le nombre total de cas de cette maladie. Cette mesure fournit des informations cruciales sur le risque de décès associé à une maladie spécifique sur une période de temps définie.

DIFFÉRENTS TYPES D'ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES

ETUDES OBSERVATIONNELLES

Les études observationnelles sont des méthodes de recherche en épidémiologie qui observent et analysent les phénomènes dans leur environnement naturel, sans intervention de l'investigateur. Elles peuvent être descriptives, décrivant les caractéristiques d'une population à un moment précis ou au fil du temps, ou analytiques, cherchant à explorer les associations entre les expositions et les résultats de santé. Les études analytiques incluent les études de cohorte, qui suivent une population exposée et non exposée pour évaluer l'incidence de l'événement, et les études cas-témoins, qui comparent des individus atteints d'une maladie à des individus non atteints pour identifier des facteurs associés à la maladie.

ETUDES DESCRIPTIVES

Les études descriptives en épidémiologie visent à décrire l'état de santé d'une population. Elles comprennent les études transversales, qui observent l'état de santé à un moment donné et fournissent une prévalence statique de la maladie, et les études longitudinales, qui suivent la fréquence d'un phénomène de santé au fil du temps et fournissent une incidence dynamique de la maladie.

ETUDES ANALYTIQUES

Les études analytiques en épidémiologie explorent les liens entre les expositions et les résultats de santé. Les études de cohorte sont un type spécifique caractérisé par une sélection basée sur l'exposition à un facteur de risque, un suivi longitudinal des participants, le calcul des cas de maladie ou de décès en fonction de l'exposition, et une orientation prospective. Aussi appelées enquêtes longitudinales ou enquêtes exposés-non-exposés, elles sont cruciales pour évaluer les relations causales entre les facteurs de risque et les résultats de santé, orientant ainsi les politiques de santé publique et les pratiques cliniques.

ETUDES ANALYTIQUES

Les études analytiques, comme les études cas-témoins, sont des méthodes de recherche en épidémiologie visant à explorer les relations entre les expositions et les résultats de santé. Dans les études cas-témoins, les participants sont sélectionnés en fonction de la présence ou de l'absence d'une maladie spécifique. Les cas sont des individus atteints de la maladie, tandis que les témoins sont des individus similaires aux cas pour d'autres caractéristiques mais sans la maladie. Les données sur l'exposition sont collectées rétrospectivement, à partir du moment de la maladie, pour évaluer l'association entre l'exposition et la maladie. Un exemple est l'étude sur le cancer du sein et les contraceptifs oestroprogestatifs, où l'association entre l'utilisation de ces contraceptifs et le risque de cancer du sein est examinée en comparant les femmes atteintes de cancer du sein à celles sans cancer du sein.

ÉTUDES D’INTERVENTION OU EXPÉRIMENTALES

Les études d'intervention, également connues sous le nom d'études expérimentales, se rapprochent des études de cohorte mais se distinguent par le fait que les épidémiologistes choisissent délibérément le facteur d'exposition à étudier. Contrairement aux études analytiques où l'exposition est simplement observée, ces études d'intervention impliquent une manipulation délibérée du facteur d'exposition pour tester une hypothèse spécifique, comme l'efficacité d'un traitement.

ÉTUDES D’INTERVENTION OU EXPÉRIMENTALES

Les essais cliniques sont des études d'intervention organisées dans le domaine biomédical et menées sur des sujets humains dans le but de développer des connaissances en biologie ou en médecine. Ils se divisent en essais thérapeutiques, évaluant l'efficacité des traitements médicaux, et en essais préventifs, évaluant l'efficacité des interventions pour prévenir les maladies. Ces essais peuvent être non randomisés ou randomisés, selon qu'ils incluent ou non un processus de répartition aléatoire des participants.

ETUDE EXPERIMENTALE NON RANDOMISEE

Les études expérimentales non randomisées consistent à administrer une thérapie, un vaccin ou une intervention à un groupe sélectionné d'individus, sans utiliser de randomisation. Ce groupe est ensuite comparé à un groupe témoin non exposé à l'intervention. L'efficacité de l'intervention est évaluée en fonction des résultats observés dans chaque groupe. Par exemple, dans l'étude de l'efficacité des vaccins anti-COVID-19, un groupe de personnes vaccinées est comparé à un groupe non vacciné pour évaluer la prévention de la maladie.

ETUDE EXPERIMENTALE RANDOMISEE

Les études expérimentales randomisées consistent à répartir aléatoirement les participants dans différents groupes de traitement. Cette randomisation permet d'assurer une répartition équitable des caractéristiques entre les groupes et de réduire les biais potentiels. Par exemple, dans l'évaluation de l'efficacité d'un vaccin, les participants sont assignés de manière aléatoire pour recevoir soit le vaccin actif soit un placebo. Un autre exemple est la comparaison du cerclage du col versus l'absence de cerclage dans les cas de menaces d'accouchement prématuré, où les patientes sont randomisées pour recevoir l'une ou l'autre intervention.

SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE

La surveillance épidémiologique est un processus continu et systématique de collecte, d'analyse et d'interprétation de données pertinentes sur la santé publique. Ces données sont diffusées en temps opportun à ceux qui en ont besoin, afin de guider les actions de santé publique. La surveillance est étroitement liée à la notion d'alerte, où une fois que l'alerte est donnée, deux scénarios se présentent : soit la mise en place immédiate de mesures de lutte, soit la poursuite de l'observation si le seuil critique n'est pas encore atteint pour agir. Le seuil d'alerte est défini au cas par cas en fonction de la gravité, de la fréquence et de la capacité de maîtrise de l'événement.

OBJECTIFS DE L’ÉPIDÉMIO-SURVEILLANCE

L'épidémio-surveillance a pour objectifs de détecter précocement l'apparition de nouvelles maladies, d'établir une hiérarchie des maladies existantes pour définir les priorités d'action, de déterminer l'importance réelle des maladies en termes de prévalence et d'incidence, ainsi que d'évaluer l'efficacité des plans de lutte en suivant la décroissance des maladies au fil du temps.

ETAPES DE LA SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE

La surveillance épidémiologique comprend quatre étapes : collecte, transmission, analyse et diffusion des données.

CLASSIFICATION DES SYSTÈMES DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE

Les systèmes de surveillance épidémiologique sont classés en surveillance passive et active. Dans la surveillance passive, les informations sont transmises sans intervention, tandis que dans la surveillance active, les données sont collectées de manière proactive par des contacts réguliers avec les services concernés.

CLASSIFICATION DES SYSTÈMES DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE

Les systèmes de surveillance épidémiologique sont classés selon l'étendue de la zone couverte. La surveillance exhaustive vise à couvrir l'ensemble de la population ou de la zone géographique. La surveillance sentinelle, quant à elle, peut être effectuée par réseau, où un groupe sélectionné de services rapporte régulièrement les cas enregistrés d'une maladie spécifique, ou par site, une surveillance spécifique limitée dans le temps et l'espace, répétée régulièrement à la même période de l'année.

CLASSIFICATION DES SYSTÈMES DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE

Les systèmes de surveillance épidémiologique sont classés selon la source des données :
1. Notification obligatoire des maladies : Les professionnels de santé signalent légalement certains cas de maladies.
2. Surveillance par les laboratoires : Les résultats d'analyses biologiques sont rapportés.
3. Surveillance hospitalière : Les données sont recueillies à partir des dossiers médicaux des patients.
4. Réseaux sentinelles : Des sites ou professionnels de santé rapportent régulièrement des données sur des maladies spécifiques.
5. Registres nationaux : Des bases de données enregistrent les cas de maladies, comme les registres du cancer.
6. Surveillance en population générale : Collecte de données sur la santé de la population dans son ensemble.

CLASSIFICATION DES SYSTÈMES DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE

La classification des systèmes de surveillance épidémiologique selon les types de données comprend les catégories suivantes : données de morbidité (sur les maladies), données de mortalité (sur les décès), et autres types de données incluant les comportements à risque, les facteurs de risque, les vaccinations, etc.

CRITÈRES DE QUALITÉ D’UN SYSTÈME DE SURVEILLANCE

Les critères de qualité d'un système de surveillance comprennent :
1. Simplicité : Un système simple est facile à utiliser, avec des procédures de collecte de données rapides et standardisées.
2. Souplesse : Capacité à s'adapter à des changements dans la définition des cas ou des sources d'information.
3. Acceptabilité : Niveau d'adhésion des participants au système, influencé par la complexité des procédures et des supports utilisés.
4. Représentativité : Capacité à décrire correctement la distribution des phénomènes de santé selon les caractéristiques de temps, de lieu et de personne.
5. Réactivité : Rapidité de circulation de l'information, de détection des épisodes épidémiques et de mise en place des mesures de contrôle.

LA SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE AU MAROC

Au Maroc, la surveillance épidémiologique est basée sur les déclarations obligatoires de certaines maladies aux autorités médicales. Cette obligation est régie par le Décret Royal n° 554.65 du 17 Rabia I 1387 (26 juin 1967), avec des modalités d'application définies par l'arrêté Ministériel n° 683.95 du 30 Chaoual 1415 (31 mars 1995). Ce système rend obligatoire la déclaration de certaines maladies et la prescription des mesures prophylactiques pour contrôler la propagation des maladies.







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